Soudan: Les combats se poursuivent, malgré la trêve
Les affrontements se sont poursuivis, ce mardi, la capitale soudanaise Khartoum alors qu'entrait en vigueur un cessez-le-feu de 24 heures conclu dans la journée sous la pression des Etats-Unis, qui ont demandé à l'armée et au groupe paramilitaire rival de respecter une trêve pour éviter d'exacerber la crise humanitaire.
Quelques minutes après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, à 16h00 GMT, des tirs d'artillerie pouvaient être entendus dans les images de Khartoum diffusées en direct par plusieurs chaînes d'information arabes.
Alors que les bruits de moteurs d'avion résonnaient dans le ciel de la capitale, plusieurs témoins ont dit avoir constaté le déploiement d'un important contingent de l'armée dans l'est de la ville, peu habituée à des violences d'une telle ampleur.
S'exprimant lors d'un point de presse à New York, où se trouve le siège des Nations unies, le porte-parole de l'Onu a déclaré que celle-ci n'avait "reçu aucune indication selon laquelle il y a eu une halte des combats".
Les affrontements entre les unités de l'armée fidèles au général Abdel Fattah el Bourhan et les Forces de réaction rapide (FSR), jusque-là alliées, ont fait au moins 185 morts et plus de 1.800 blessés, selon des données communiquées lundi par l'Onu.
S'exprimant dans la journée sur la chaîne de télévision al Arabiya, le général Shams Al Din Kabashi, membre du Conseil de souveraineté de transition présidé par Abdel Fattah el Bourhan et où siège le chef des FSR, avait annoncé une trêve et précisé que celle-ci ne durerait pas plus de 24 heures.
Dans la matinée, des coups de feu ont été entendus à Khartoum, accompagnés du vrombissement d'avions de combat et d'explosions. Les habitants des villes voisines d'Omdurman et de Bahri ont fait état de frappes aériennes qui ont ébranlé les bâtiments et de tirs antiaériens.
Les combats ont également fait rage dans l'ouest du pays, selon les Nations unies.
Un convoi américain a été attaqué sans faire de victimes, a indiqué le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Les premiers rapports suggèrent que l'attaque a été menée par des forces associées aux FSR, a-t-il déclaré.
S'exprimant du Japon, où il était présent pour une réunion du G7, Antony Blinken a dit avoir téléphoné au général Abdel Fattah el Bourhan ainsi qu'au chef des FSR, le général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de "Hemedti", pour demander un cessez-le-feu de 24 heures.
Dans un message sur Twitter, Hemedti a indiqué avoir "discuté de questions urgentes" avec Antony Blinken et précisé que d'autres entretiens étaient prévus.
Un précédent cessez-le-feu, convenu pour dimanche, n'avait pas été entièrement respecté.